La fin des piscines extérieures traditionnelles
Autrefois très populaires durant les mois d’été, les piscines extérieures en Belgique semblent faire face à un avenir incertain.
Ces dernières années, de nombreuses infrastructures de ce type ont dû fermer leurs portes ou repenser leur utilisation. Ceci en raison de diverses difficultés économiques, techniques et écologiques. Les raisons de cette tendance sont multiples et touchent à la fois les coûts de maintenance, les enjeux environnementaux, ainsi que la gestion de la sécurité et des ressources humaines.
Toutefois, des solutions émergent pour adapter ces espaces de loisirs aux nouvelles attentes de la société.
Les causes de la fermeture des piscines extérieures
L’une des causes principales de la fermeture des piscines extérieures en Belgique est la vétusté des infrastructures. Beaucoup de ces établissements, construits il y a plusieurs décennies, nécessitent des rénovations coûteuses pour être remis aux normes actuelles.
À titre d’exemple, la piscine du Domaine provincial de Huizingen dans le Brabant flamand a dû fermer définitivement en raison de l’obsolescence de ses installations techniques, qui sont devenues impossibles à maintenir, notamment à cause de la pénurie de pièces de rechange.
De plus, les coûts pour rénover la piscine ou la reconstruire étaient estimés entre 17 et 25 millions d’euros, des montants difficilement justifiables face à la rentabilité de ces bassins, ouverts principalement en été.
Les coûts énergétiques jouent également un rôle majeur. Les piscines extérieures, notamment celles qui sont chauffées, sont particulièrement vulnérables face à l’augmentation des prix de l’énergie. En période de crise énergétique, maintenir une piscine ouverte pendant quelques mois par an devient financièrement insoutenable pour certaines communes. Ce problème est d’autant plus flagrant pour les piscines extérieures comme celle de De Lammekes à Grimbergen, qui a dû fermer à plusieurs reprises à cause d’un manque de personnel et de ressources pour entretenir une infrastructure vieillissante.
Enfin, les problèmes de sécurité et d’occupation sont des facteurs clés. Ces établissements doivent faire face à des incidents fréquents, souvent liés à des comportements d’une partie du public, notamment les jeunes qui, parfois, viennent créer des troubles dans les zones publiques. Cela a été le cas à plusieurs reprises à De Lammekes ou à Huizingen, où la sécurité est devenue un casse-tête, avec des interventions policières régulières et des coûts liés à la gestion de la sécurité qui se sont avérés trop importants.
Exemples de trois piscines extérieures emblématiques, présentes depuis des décennies, qui ont dû fermer leurs portes ces dernières années (ou se réaménager).
Nouvelles alternatives durables aux piscines extérieures traditionnelles
Face à la fermeture de ces piscines extérieures traditionnelles, les autorités cherchent des alternatives plus durables et plus économiquement viables. L’exemple de la Piscine de Huizingen est révélateur. Plutôt que de se résigner à la fermeture définitive, la province envisage de remplacer l’ancienne piscine par un espace de recréation aquatique durable, mettant en avant des zones de jeux d’eau avec des bassins utilisant des systèmes naturels de filtration, comme l’utilisation de plantes pour purifier l’eau. Un projet similaire a également vu le jour à Kessel-Lo et Diest, où les piscines actuelles pourraient être remplacées par des zones récréatives offrant des jeux d’eau pour enfants et adultes, sans l’utilisation de chlore ou de systèmes énergivores.
De plus, le Domaine provincial du Bois des Rêves, qui abritait auparavant une piscine extérieure classique, a lui aussi adopté cette approche novatrice avec son Parc Spray. Ce dernier permet aux visiteurs, notamment les enfants, de profiter de l’eau de manière ludique et rafraîchissante grâce à des installations interactives et écologiques. Ce parc de jets d’eau offre un compromis idéal pour répondre aux besoins de loisirs aquatiques sans les contraintes financières et environnementales des piscines traditionnelles.
Ainsi, ces nouvelles formes de parcs aquatiques montrent une voie durable pour les loisirs aquatiques extérieurs en Belgique.
Un futur plus durable pour les piscines extérieures
La fermeture des piscines extérieures traditionnelles marque une étape dans l’évolution des infrastructures de baignade extérieure en Belgique. Face aux pressions environnementales et budgétaires croissantes, le pays se tourne désormais vers des solutions plus modernes et écologiques, qui réinventent les espaces aquatiques en fonction des attentes contemporaines.
Cette transition ne signifie pas la fin des loisirs aquatiques en plein air, mais plutôt une adaptation aux impératifs d’aujourd’hui : la réduction de la consommation d’eau et d’énergie, et la création de lieux durables et accessibles.
Les projets comme celui de la piscine dans le canal de Bruxelles incarnent ce changement. En s’appuyant sur des techniques de filtration naturelle et un aménagement intégré dans l’écosystème urbain, ils prouvent qu’il est possible de repenser la baignade de façon écologique, même dans des environnements urbains denses.
L’initiative de la piscine temporaire Flow, gérée par le collectif Pool is Cool, en est un autre exemple : cette installation saisonnière attire de nombreux Bruxellois et répond à un besoin de baignade en extérieur, le tout avec un impact environnemental limité et une gestion adaptée aux nouvelles attentes.
Ainsi, loin de disparaître, les lieux de baignade en extérieur se réinventent pour devenir des espaces plus en phase avec les attentes des habitants, soucieux de profiter d’un cadre aquatique respectueux de la nature. Ce tournant amorce une ère nouvelle où loisirs et préservation de l’environnement peuvent coexister, avec un accent particulier sur la durabilité.